• 10 janvier 2022
  • WORDS BY Harrison Roach
  • PHOTOS BY Drew Smith & Dylan Gordon

Plus de surf. Plus du tout de surf. Il était temps de faire une pause dans la poussière.

Quand une trop courte nuit de sommeil sur un parking du Grand Canyon provoque, au lever du soleil, un vertige et des jambes pendues dans le vide de falaises abruptes.

Après cinq heures de route, Ivah Wilmont et moi-même avons traversé la frontière de l'Arizona à bord de notre Texino, sur un sentier de terre poussiéreux menant près de Gallup, Nouveau-Mexique. Là nous accueillirent notre groupe hétéroclite d'amis, qui venaient à peine de terminer une randonnée équestre de plusieurs jours le long du sentier du Continental Divide. Vêtus de la nouvelle collection Wrangler x Roark, Dylan Gordon, Drew Smith et Max Robinson semblaient avoir réussi à braver la météo capricieuse et s'en étaient plutôt bien sortis : leurs joues brûlées par le vent étaient compensées par des sourires heureux. Après avoir allumé le feu et bu quelques bières, ils nous ont narré l'histoire de leur périple, leurs yeux brillant d'excitation.

Tout en les écoutant, j'imaginais les sentiers sinueux et venteux le long des falaises abruptes et dénudées, bien loin des bosquets de trembles aux feuilles jaunes tourbillonnant dans le vent de cette fin d'automne ; les criques et les ruisseaux glacés où ils avaient abreuvé leurs chevaux, et même nagé. Dylan et Gillian Larson (qui était déjà repartie vers de nouvelles aventures), étaient les cavaliers les plus expérimentés du groupe, et avaient eu donc la responsabilité supplémentaire du bien-être des chevaux : Badger et Ricky, les hongres bruns de Dylan, et le troupeau de Gillian, qui comprenait Zahra, l'arabe noir, Takoda, le quart d'oseille, Newt, le hongre au visage blanc, et Karlee, la mule grise. Comprendre la personnalité particulière d'un cheval est essentiel pour profiter pleinement de l'expérience de monter, mais apparemment Drew et Max n'y sont pas parvenus. Je me sentais (un peu) gêné de rire à chaque fois que l'un d'eux gémissait tout en prenant une autre bière, qui les aidait à soulager leurs maux et douleurs... et les histoires continuaient. Drew a souligné à quel point le paquetage du matériel était compliqué sur un cheval, même pour un voyage relativement court, et cela nous a remis en perspective la distance impressionnante parcourue par Gillian à cheval dans l'arrière-pays : plus de 10 000 milles ! Ses trois voyages équestres du Mexique au Canada nous donnèrent la véritable signification de se déconnecter de la civilisation, et de se mettre hors de portée de tout... Out of Range.

Durant les jours suivants

Nous avons sillonné hautes collines et profondes vallées, errant sur des sentiers douteux, certains tournant en rond et d'autres finissant en cul-de-sac.

Piloter une moto dans le désert est un mélange de grands espaces larges et de sentiers sinueux et techniques. Si certains tronçons étaient un pur plaisir, d'autres se sont révélés de véritables défis. Pour Ivah, c'était une première. Il chuta à plusieurs reprises, mais comme nous tous. Nous avons parcouru des montagnes escarpées et des lits de ruisseaux limoneux en journée et nous nous sommes délectés de la rusticité de nos campements la nuit. Éloignés, bien que temporairement, du stress de notre vie quotidienne, nous consacrions du temps aux choses simples, comme entretenir le feu pour pouvoir se réchauffer et cuisiner, ou nous remémorer les expériences passées et les leçons apprises. Le temps passé avec des amis et le temps à rouler, c'est du temps précieux. Qu'on le fasse à quatre pattes ou à deux roues, pendant dix semaines ou dix jours, se mettre hors de portée, se déconnecter, voilà notre réponse à l'ordinaire du quotidien.