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Article: The Eddie par Emi Erickson

The Eddie By Emi Erickson

The Eddie par Emi Erickson

Emi Erickson at Waimea

Des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans l'obscurité sur le minuscule bout de côte d'un rocher au milieu de l'océan Pacifique.

Des vagues géantes déferlent sur le rivage comme des coups de tonnerre incessants.

Il y a une brume salée flottant dans l'air, donnant l'impression de flotter dans un rêve. Beaucoup de personnes ont campé, dressant leurs tentes là où ils le peuvent ou dormant dans leur véhicules. Des voitures sont garées à perte de vue sur la route Kamehameha, pendant des kilomètres dans les deux sens de la baie de Waimea, l'épicentre de toute cette énergie surnaturelle. Une heure avant l'aube, la circulation sur la route à une voie est à déjà à l'arrêt, des foules de personnes se rendant aussi à la baie pour leur trek.

L'obscurité laisse place à l'aube, et tous les yeux se tournent vers l'océan. L'excitation générale est déjà là, aussi intense et lourde que l'atmosphère, tandis que les vagues déferlent telles des montagnes d'eau blanche traversant la baie.

Voilà 7 ans que ce jour est attendu ; 7 ans depuis que la dernière édition de l'Eddie a été organisé. Les conditions de vagues et météo très rarement favorables se sont enfin présentées pour permettre l'organisation de l'événement. Tout le monde regarde vers l'océan, attendant de voir certains des meilleurs surfeurs de grosses vagues du monde essayer de dompter les vagues géantes de Waimea Bay.

Et pour la toute première fois, les femmes se joindront à la compétition.

L'Eddie Aikau Invitational n'est pas seulement l'événement de surf le plus prisé, il représente quelque chose de bien plus grand : l'Eddie est un merveilleux rappel de la célébration de la vie, de toutes les valeurs positives prônées par le surf, et du pouvoir mystérieux du monde naturel que nous habitons. En surfant au nom d'Eddie, c'est tout ça que nous partageons avec notre communauté, et avec le monde.

Eddie Aikau Invitational


Emi Erickson à la céremonie d'ouverte


"En surfant pendant l'événement, je me suis sentie vraiment calme, bizarrement. Je n'étais pas nerveuse du tout, j'ai même bien dormi la nuit précédente. Dans l'eau, je me suis juste sentie impressionnée par tout, mais de façon admirative et profitable."

En surfant pendant l'événement, je me suis sentie vraiment calme, bizarrement. Je n'étais pas nerveuse du tout, j'ai même bien dormi la nuit précédente. Dans l'eau, je me suis juste sentie impressionnée par tout, mais de façon admirative et profitable. L'océan, dans toute sa puissance et sa gloire, m'a vraiment hypnotisée. Un coup d'oeil rapide en arrière vers la terre m'a rappelé que les gens regardaient, alors que l'océan les avait complètement effacés de mon esprit. Un autre regard vers les rayures noires de ma planche, la planche sur laquelle j'étais assise, la planche qui m'avait accompagné toutes ces années sur de grosses vagues, m'a rappelé quel parcours, avec l'aide de ma famille et de mes amis, m'avait amenée à ce moment. C'était comme un rêve. Je pense que j'étais en état de choc, comme si je n'arrivvais pas à réaliser que j'étais vraiment là, à surfer au Eddie.

J'ai été direct en état de choc après ma première vague, qui s'est transformée en un énorme wipeout : je me suis cogné violemment la mâchoire à ma planche, puis est venue la sensation violente, mais étrangement paisible, d'être déchirée dans toutes les sens sous l'eau. Pendant ce temps, Ross Clarke-Jones, mon surfeur préféré, prenait plus de vagues que quiconque tandis que Kohl Christensen bodysurfait une vague de 20 pieds.Un véritable chaos.

Ma deuxième série a été un peu plus prolifique. Les séries de fermeture étaient constantes. J'essayais de choisir les vagues que je voulais, tout en regardant Mark Healy prendre n'importe quelle vague qui passait. Finalement, j'ai fini par en trouver une belle, partagée avec Nathan (Fletcher, qui a longtemps été l'un de mes partenaires de surf préféré). Chris Owens surfait également avec nous, vivant ses rêves. Après avoir enfin pris une vague dans ces conditions folles, j'étais assez remontée pour en prendre une autre. Vers la fin de la série, j'ai essayé de prendre une autre vague mais j'ai été anéantie sur un air drop. Je me suis sentie euphorique.

Après toutes ces années, c'était enfin arrivé. Et les vagues étaient littéralement massives, plus grandes que toutes les houles de Waimea que nous avions jamais surfées. Et effectivement, tous les anciens et les surfeurs expérimentés nous ont confirmé qu'ils n'avaient jamais vu autant de vagues fermantes à Waimea Bay de toute leur vie.

C'était historique, et je me sentais honorée et puissante d'être une femme surfant lors de l'Eddie, surfant l'un de mes breaks préférés et représentant enfin les femmes de cette manière. J'ai toujours ressenti que les choses allaient changer, et ce changement est maintenant, et il est irréversible. Je l'ai vu aussi chez les spectateurs ce jour-là. Je l'ai entendu dans leurs voix alors qu'ils criaient de plus en plus fort pour les femmes. Et je le ressens encore.

L'océan a été la force la plus inspirante de ma vie. Mon objectif a toujours été de partager cette admiration que je ressens pour l'océan avec les autres, afin de les sensibiliser et de les émouvoir.

Finalement, participer au Eddie a été pour moi un peu de surf mais énormément d'interactions, de gestes amicaux et de sourires, de célébrations avec tous les amis, la famille, la communauté de la North Shore et les spectateurs autour de l'événement. Du surf bien sûr, mais surtout le partage de l'héritage d'Eddie Aikau.